capitale de Noel

Strasbourg s’érige en capitale de Noël. Le plus célèbre marché de Noël renouvelle son offre, crée un « Off » et transforme une façade d’immeuble en calendrier de l’Avent… Entre autres nouveautés pour rester dans la course.

Strasbourg s’érige en capitale de Noël

Strasbourg s’érige en capitale de Noël. La 447e édition du marché de Noël de Strasbourg revisite les traditions avec une certaine audace. En témoigne cette initiative privée d’une rare originalité. Un petit collectif emmené par Anne Siegel, jeune chef d’entreprise de l’événementiel, a transformé un immeuble bourgeois du centre-ville en calendrier de l’Avent (18, rue Kuhn). Du 1er au 24 décembre, chaque jour à 17 h 30, les vingt-quatre fenêtres de la façade s’ouvriront une à une sur une œuvre street art réalisée par de jeunes créateurs, «graffeurs», illustrateurs ou photographes, venus de toute la France.

Lenz ou Sino sont parmi les artistes les plus reconnus. Cette initiative spectaculaire a été prise avec un peu d’appréhension: «Il fallait convaincre les occupants de l’immeuble, appartements privés et bureaux, de voir leur fenêtre obstruée, mais tous ont été enthousiastes», raconte soulagée l’initiatrice du projet. C’était sans compter avec l’engagement des Strasbourgeois plus que jamais mobilisés, semble-t-il, pour faire de leur ville la capitale de Noël. Durant un mois, le marché de Noël attirera près de 2 millions de visiteurs et se soldera par un fabuleux chiffre d’affaires estimé à 250 millions d’euros.

Sur les bords du Rhin, la moindre information liée à la manifestation met la ville en émoi. Le choix du sapin de Noël, par exemple, a fait l’objet d’une couverture médiatique locale digne de la venue d’un chef d’État. D’autant que le fier résineux, choisi dans la forêt vosgienne de Moussey, âgé de cent quatre-vingts ans et haut de 30 mètres, a présenté une fissure de quelques centimètres, obligeant les autorités à utiliser une doublure du même acabit.

Effluves de sapins coupés, d’essences de bois et de caramels grillés

Strasbourg s’érige en capitale de Noël. Élevé place Kleber, le colosse vert de neuf tonnes rivalisera de puissance avec la nouvelle arche du Christkindelsmärik, deux sucres d’orge géants, blanc et or, qui marquent l’entrée de la place de Broglie. Les Strasbourgeois en avaient été privés l’année dernière par la préfecture pour des raisons de sécurité. De même, le retour d’une crèche vivante dans la cour du palais Rohan, et de trois concerts de chants de Noël à l’Opéra, enracine plus que jamais la manifestation dans une tradition religieuse assumée.

On se promène dans les allées bordées de trois cents chalets, débordant de friandises et de couleurs. Les effluves de sapins coupés, d’essences de bois et de caramels grillés tiennent éloigné des papilles le stress habituel de la ville et baignent les visiteurs dans le parfum enchanté de l’enfance. L’Islande, invitée d’honneur du marché de Noël, ajoute à la féerie. «Le pays du Père Noël», comme il aime lui-même se définir, propose des concerts (13 et 14 décembre à l’église Saint-Guillaume), une maison de l’Islande (place Gutenberg) et des chalets dédiés à ses produits locaux.

À ce spectacle de Noël où chaque acteur joue son rôle, il fallait bien, à l’instar d’un Festival d’Avignon, un «Off». Testé timidement l’an dernier, ce marché parallèle prend cette fois son envol. Place Grimmeissen, vingt-quatre exposants investiront des containers décorés, histoire de se démarquer des constructions en bois kitch du grand frère. Le marché de Noël Off, autrement appelé «marché de l’achat responsable», présente acteurs et produits de l’économie sociale. Autant de producteurs locaux séduits par une démarche de proximité en retrait des foules. Parmi eux, la ferme Saint-André, entreprise d’insertion autour du maraîchage biologique, La Bohémia, spécialisée dans le textile du commerce équitable, ou la cave Durrmann, producteur local de vins bio…

L’objectif est de pouvoir «acheter des cadeaux engagés mais pas seulement, explique Clémentine Gavarine, une des organisatrices du Off, il s’agit aussi d’instaurer un dialogue entre visiteurs et producteurs pour offrir une visibilité à des entités fières de leurs différences». La manifestation sera accompagnée d’animations musicales et de conférences. Une mise en scène du partage en quelque sorte, valeur intrinsèque de Noël.

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